attention, certains passages peuvent heurter votre sensibilité
merci d'agir en connaissance de cause
Je ne voulais pas
t'écrire
ça veut dire
que ton existence a toujours
de l'importance dans la mienne
mais je crois que
j'ai besoin de t'entendre me dire
à moi
ces mots
je suis désolée
et ne cherche pas à m'excuser
je savais ce que je faisais
et je cherchais à te nuire
ne cherche pas à me comprendre
je suis mauvaise et
je ne sais pas quoi te dire
je ne sais pas quoi te faire dire
quoi te faire dire
pour t'oublier
pour tourner la page
et vivre
sans penser à toi
à nous
dans ces endroits
je me demande si tu vas bien
si tu nuis à d'autres
ou si on te nuit à toi
je me dis que c'est en toi
que je trouverais la solution
l'antidote se trouve dans le poison
qu'est-ce qui pourrait me faire aller mieux?
qu'est-ce qui pourrait me faire guérir de toi?
Tu n'es plus humaine tu es
mon traumatisme.
Et je voudrais que tu m’aimes
Comme tu m’as aimée
Avant de me détruire
Et je voudrais t’aimer
Comme je t’ai aimée
avant que tu me détruise
C’est cet amour
qui m’empêche de renoncer à toi
je ne le retrouverai pas
je n’en ai pas fais le deuil
je ne veux pas y renoncer
il m’est précieux
même si
moi-même
j’ai oublié son visage
je me souviens de ses couleurs
il me semble
que c’était de l’eau
reflétant un ciel sans nuages
Il me semble
que tu m’aimes si
je te désire
Je ne veux pas que tu saches
que je pense à toi
quand toi
tu m’as déjà oubliée depuis
longtemps, tu vis
sans moi
et tu vis
sans moi
et tu vis
sans moi
quand j’ai besoin de toi
pour vivre
Et je veux que tu penses à moi
avec du regret
Je suis
Ton secret indicible
Ta victime
Ta monstruosité
Ton amour interdit
Un péché
Une brèche dans ta normalité
j’espère qu’un jour
tu m’accepteras
comme on accepte ses défauts
ses erreurs
impardonnables,
je suis cette part de toi
que tu haïs
Tu m’as déjà oubliée
C’est plus facile
C’est plus facile
C’est plus facile
de te haïr
de te blâmer
de t’oublier
Et pourtant je t’écris
sans te voir
face à toi
Je suis une incapable
Une enfant sans corps
Une âme qui s’efface
il ne reste plus que toi
dans ce cœur
Tu en fais ce que tu veux
de ce corps
Si tu va mieux après
c’est tout ce qui compte
si tu peux vivre après moi
c’est tout ce qui compte
moi je ne compte pas
depuis mon enfance on me le dis
Toi même tu me l’as dit
je suis un poids
un défaut
une erreur
une malnée
j’empêche les autres de vivre je
Comprends
pourquoi alors
Tu continues d’exister
malgré moi ?
Puis-je dire
que j’existe encore
si mon visage
a pris la forme du tien
de tes mots, de ta voix
elle résonne dans ma tête
je l’écoute toujours
quand je suis seule
auprès des autres
ces mots
sont devenus les miens
quels étaient les miens ?
que t’ai-je dis ?
qu’ai-je fais ?
Quand j’étais avec toi
je me souviens
De ce couteau que je t’ai
demandé de poser
De tes larmes coulant le long de
mon épaule
De ton odeur se mélangeant à la
mienne
De nos bras qui s’emmêlent
De la solitude que tu craignais
De celle à laquelle tu me
condamnais
De mes mensonges
mes secrets
et les tiens
que je conserve encore
je me souviens que je riais
et qu’en te regardant
j’étais heureuse
Pourquoi notre amour
N’a t-il jamais été nommé ?
C’était inimaginable
Deux filles
qui se tiennent la main
sans penser à de la haine ou à de
l’amitié
et pourtant je nous aime tellement
toi et moi
Elles
sont si belles
quand elles s’aiment
à ne plus pouvoir
S’oublier
à en devenir
de la poésie
à rêver
de tes excuses
pour pouvoir t’aimer à nouveau
te retrouver dans mes mots
me trahir en te désirant
tu me manques tellement
Je veux que tu penses à moi
avec du regret
que tu me désires
et que tu m’aimes
que tu panses mes plaies
Comme je l’ai fait pour les tiennes
Tu es la seule femme
dont les compliments avaient plus de
valeurs que ceux des hommes
Tu peux tout penser de moi
je ne pense qu’une chose de toi
Le elles est devenu singulier
Ton absence
Une aile ne peut pas voler
Seule
Je m’excuse
je suis désolée
je te blâme aux yeux de touxtes
de tous mes maux
mais c’est un système entier
qui m’a brisée
au point où
tu te servais avidement de mes
ruines pour te réparer
Tes mots sont toujours là
Tes morsures des tatouages
et ton visage
Est celui qui j’ai donné
à un système
qui me déshumanise
je me sentais humaine
près de toi
mais toi
comment me voyais-tu ?
Etais-je utile ou étais-je un poids ?
Ou est-ce que j’existais en dehors de
l’utile ?
Tout ce temps loin de toi et tout ce
temps près de toi est-il différent ?
Tu existes toujours en moi.
Je ne veux plus te voir
Je ne veux plus te voir
Et je ne veux plus t’entendre
et pourtant je t’écris.
Pourquoi tu continues d’agresser
mon existence
Pourquoi je ne peux pas
me débarrasser de toi ?
Et ces mots me motivent
émotive
motif
motus
je te tais
je ne parle pas de toi
mes mots de sortent pas quand
je t’ai en tête
ma bouche se déforme et mes
lèvres se resserrent
s’assèchent
pour laisser pleurer
mes yeux
comment je dois penser à toi ?
À ton nom, dois-je éprouver
de la haine ou de la compassion ?
Je n’étais pas la seule à souffrir
je souffrais d’eux et de toi
et toi d’eux
et un peu de moi
Eux
c’est vaste
c’est des cailloux et des montagnes
que l’on t’a forcé à avaler
c’est de la pierre que tu me recrache
tu n’avais pas d’armure,
moi non plus.
comment pourrais-je t’en vouloir
quand je sais ce que tu as vécu
que dois-je penser de toi ?
Je continue de penser à toi
il n’y a que des sourires qui me
reviennent
Je continue
de me mentir à moi même
je voudrais que tu me dises
quelque chose
je pourrai croire quelqu’un.e d’
autre
Une multitude de mensonges
feront éclore la vérité ?
à quoi bon la connaître
je crois que je dois
apprendre à vivre avec toi
en espérant
ne plus te voir.
J’espère que tu vas bien
tu n’as pas à t’en vouloir
je sais que ce n’est pas de ta faute
je ne cherche pas tes excuses
je ne cherche pas à te pardonner
si tu es heureuse
alors ma souffrance ne sera pas vaine
Ta douleur
serait ma punition
Il me faut un sens
pour pouvoir supporter l’idée
d’avoir perdu mon enfance
je la voie comme un sacrifice
puis-je autrement ?
Je t’écris ces mots
en espérant entendre les tiens
donne un sens à ce trou noir
cette amnésie que je ne peux oublier
c’est ce que je te demande
Je pense à Eve Ensler
et aux mots de son père
je pense à toi sachant
que tu ne diras rien
que répondre à une lettre qui
parle pour toi ?
C’est plus facile
d’ignorer les victimes
une fois qu’elles sont en mesure de
parler
c’est ainsi que tu vis
c’est ainsi que nous vivons
c’est ainsi qu’eux vivent
j’ignore mes propres mots
les étouffe d’eau
Je veux savoir si tu penses à moi
si de nous deux
je suis la seule à être hantée par
l’autre
ou si toi aussi
tu ne peux plus m’oublier.
c'est une histoire d'amour et de haine.
je ne sais si elle me hait ou si elle m'aime.
je sais qu'elle me manque
qu'elle m'a fait souffrir, j'ai dû l'offenser.
je sais qu'elle me manque,
j'ignore si elle me hait.
elle me répond mais ne commence pas.
ces moments magnifiques qu'elle m'a offert.
ces moments atroces qu'elle m'a fait subir.
elle me manque mais je ne devrais pas.
ce serait me trahir. ai-je bien compris?
je sais que quelqu'an me manque,
mais je ne sais si c'est elle.
Les brindilles, je me demande à quoi ressemblent mes cheveux. Mes ongles recouverts de peintures, bleus sont-ils, bleus sont tes yeux, bleues sont les cercles qui parsèment ma peau. Je ressemble à une panthère. Crois-tu que mon pelage reflète mon état d’âme? Dans quel état est l’âme que tu as délaissée? Les brindilles dans mes cheveux accueillent des oiseaux, ils m’arrachent des rameaux pour se fabriquer des nids, ceuillent, je n’ai plus de cheveux, depuis longtemps. Dans une boite je les ais mis, un livre qui ne peut s’ouvrir, personne ne veut l’ouvrir. Mon pelage est court, tu cours sur mon pelage, le parcours de mes os, est-il à ton goût? Tu me les brises, mais mon cœur reste intact. Je voudrais te planter mes dents dans ce cou que tu me penches, mais je ne me contrôlerai plus, je te laisse me contrôler, quelle est ma volonté? Je dévore la viande, ou la laisse se promener, ce que je suis? Ce que je ne mange pas. Tu dévore mon cœur, et mon sang continue de couler, les bleus sur ma peau, une galaxie qui tremble, tremble, tremble, un chuchotement fait vibrer le son, une onde dans la marre. Une goutte sur ton visage. Serait-ce une larme? La mienne peut-être, rouge. Tu te lèche les babines. Tu n’es pas comme moi, tu dévore ce qui ne te ressemble pas.
Printemps qui se glisse doucement, ma peau est un potager qui n’a pas été travaillé, les fleurs y poussent, sauvages. Printemps, les brindilles deviennent pudiques face à la lumière qui les questionne, je me questionne sur les lumières. Les mésanges posent leur pattes sur mes doigts, je me prends pour un arbre. Printemps, chaque seconde compte quand on s’en prend au temps. Je crois que le ciel m’aborde et je suis séduite. Je voudrais le rejoindre mais je suis réduite, à l’observer, de loin, sa superficie m’impressionne. Je voudrais l’impressionner. Ma peau est un potager que je travaille jour et nuit, les fleurs sauvages y poussent artificiellement. Elles sont sauvages comme je leur ais appris à être. Mon être est un printemps sauvage. Je suis un paysage, qu’on ne peut ignorer, mais qui reste au second plan. La lumière du ciel me questionne intensément. Les fleurs grandissent et me cachent. Je me demande qui je suis si ce n’est du sable brun, qui donne vie en se faisant dévorer. L’odeur s’imprègnent et les insectes viennent, pour les fleurs. Je contemple le ciel sous les herbes qui le recouvrent. Un bourdon vole. Mes yeux se ferment. Le printemps s’infiltre à travers mon être et je suis heureuse, le ciel ne me voit plus, il voit ma création, je suis bien plus belle, quand je me sais regardée. Je voudrais attendre encore avant de respirer, retenir mon souffle me gonfle, je suis gonflée, l’odeur s’infiltre dans mes narines mais je ne humes pas. Je ne peux pas profiter, quand je dois m’emparer. Emparez-vous de moi, vous m’écrasez déjà depuis si longtemps, chacun de vos pas est une cicatrice que les fleurs recouvrent. Chaque brins d’herbes qui agonise est un sacrifice qui me protège, j’implore le ciel, depuis si longtemps. Il n’y a que mes bourreaux qui peuvent changer le cours du temps. Printemps, combien de fleurs pourras-tu me fournir pour les convaincre de ne pas me tuer?
.
Printemps, colorées, tu me donnes à croire que je ne mérite pas ce qu’il m’arrive, reste encore un peu, je ne veux pas révéler mon vrai visage. Ce potager que tu nourris, a encore besoin de ta lumière.